Il y a dans le pari sur le nouveau gouvernement qui va être annoncé par le nouveau premier ministre un risque énorme en cas d’échec à s’imposer pour conduire le pays jusqu’aux échéances annoncées.
Après deux mois inutilement perdus, on peut se demander si l’échec on lui-même n’est pas la véritable stratégie adoptée par les hommes de l’ombre derrière les coulisses pour servie leur plan secret pour le pays. Mr Mohammed Ghannouchi a parlé avant son départ expressément d’un complot, on peut croire que c’est juste une façon pour se justifier, mais on ne peut pas lui en vouloir face au tollé général qui l’a ciblé personnellement allant jusqu’à demander publiquement son exécution. Le constat objectif ne laisse aucun doute sur le fait qu’il à été éjecté délibérément de son siège au gouvernement. Qu’on soit pro ou contre Ghannouchi on ne peut que se demander pourquoi ? Pour quel dessin ?
J’ai suivis comme la plupart des Tunisiens le discours du nouveau premier ministre désigné dans l’espoir de trouver un élément de réponse à ces interrogations. Un discours annoncé pour le jour précédent et qui devait être suivi par une autre intervention du président intérimaire sur la feuille de route pour la prochaine étape de la révolution. On a inversé l’ordre de déroulement et engagé de véritable professionnels de communication et nous nous rendons compte déjà que le marketing du nouveau premier ministre investi a déjà commencé 24 heure avant sa nomination précipité.
J’avais l’impression par moment d’être en face de la momie de Bourguiba ressuscité en train de faire étalage des débilités de sa mégalomanie avec ses ministres disposés en demi cercle en face de lui aussi sages qu’une classe d’élémentaires pour nous rassurer. Une image forte de suggestions avec un discours de haute voltige dans l’art de manipulation avec des sourates du coran, des vers de poèmes, des adages populaires assorti d’anecdotes et le tout dans un ton de confidence et donnant l’impression d’une déroutante sincérité.
J’avais envie de hurler seul face à l’écran de ma télé : « pitié, ne nous répéter pas ce coup là !» mais les tunisiens dans leurs grande majorité ne l’ont pas connu ou ne peuvent pas se rappeler aujourd’hui. La question aujourd’hui est de se demander si la comédie qu’on est en train de nous jouer va passer ? C’est aux nouvelles générations qui ont fiaient la révolution de passer leur épreuve d’examen. On ne peut pas parler de révolution si ceux qui ont vaincu le Benalistes ne renvoient pas les bourguibistes aux oubliettes du registre du passé.
Laissons les paroles de coté et jugeons les actes, ce qui ressort n’a qu’un seul nom : le coup d’Etat classique des caciques du parti destourien.
Yahyaoui Mokhtar – 05 Mars 2011
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