L’université tunisienne : Porte d’ascension au pouvoir au détriment du savoir
par Dhaouadi Zoubeida, lundi 5 décembre 2011, 12:16
L’université tunisienne est elle en marche pour sa révolution ??? Question que beaucoup d’universitaires tunisiens se posent sans jamais voir apparaître une lueur d’espoir à l’horizon.
Les indicateurs ont été toujours au négatif et le sont encore et je cite quelques exemples.
-Réformes (le passage à l’enseignement semestriel et par la suite le passage au système LMD) couteuses sans études préalables basées sur des programmes bourratifs et non constructifs approuvés par des commissions d’universitaires nommés dans l’unique but de les légitimer.
-Volumes horaires et coefficients attribués aux matières incompréhensibles et illogiques et un système non sélectif.
-Coupure volontaire avec l’entreprise et le marché de travail.
-Elections non démocratiques qui travaillent des intérêts honteux et des conseils figuratifs qui approuvent des décisions déjà négociées ailleurs.
L’université commence t’elle à faire son chemin vers le changement réel et de fond après la révolution du 14 Janvier 2011 ???
Le premier obstacle majeur à un changement de fond au sein de l’université tunisienne a débuté avec la loi électorale adoptée en Juin 2011 (circulaire 29/2011), loi approuvée par la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS, UGTT). L’élection des responsables dans les établissements de l’enseignement supérieur ne se fait pas au suffrage universel, elle continue à transmettre l’esprit de l’ancien régime à savoir exclure les jeunes et désunir le corps enseignant pour mieux régner. Résultat : l’université se retrouve après les élections de Juin 2011 avec les mêmes anciennes structures qui soit appliquent les ordres soit se colorent en fonction du pouvoir en cours afin de gagner des mérites et des postes de plus en plus prestigieux.
Sans structures élues de manière démocratique émanant de la base, aucun débat de fond ne pourra s’ouvrir de façon transparente et ne pourra inclure en masse les universitaires dans le but de réformer à fond l’université : critères de sélection des bacheliers, programmes enseignés : contenu et adaptation aux filières et au marché de l’emploi, critères de sélection des enseignants recrutés et critères d’évaluation des enseignants et des chercheurs …
Les manipulations à fins politiques ont toujours empêché l’université de déployer toutes ses compétences afin d’évoluer, ces manipulations continuent et s’amplifient de jour en jour après la révolution pour servir la cause d’une minorité et pour sacrifier l’avenir de la majorité. Nous ne voulons plus d’une université porte d’ascension au pouvoir pour certains, nous voulons une université au service du savoir.
Le 5 Décembre 2011
Dhaouadi Zoubeida
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