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TUNISIE-LES MEFAITS DU SYSTEME BEN ALI DANS LUNIVERSITE

مراد رقيّة

2011-06-09 10:04:20

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Tunisie: les méfaits du système Ben Ali dans l’Université
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malaise universitaires tunisie

Je voudrais saluer le courage politique et le patriotisme des 25 avocats qui ont porté plainte contre Sadok Chaabane, Lazhar Bouaoun et Bechir

Tekkari, tous trois Professeurs de Droit et ex-ministres de Ben Ali chargés de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui ont régné en maitres absolus sur ce secteur pendant plus de vingt ans et qui sont les premiers responsables de la politique de l’enseignement supérieur qu’ils ont mis en œuvre et dont on connait aujourd’hui la faillite et l’impasse à laquelle elle a conduit des centaines de milliers de jeunes.

En tant qu’enseignant universitaire qui a enseigné pendant vingt trois ans à tous les niveaux de l’enseignement supérieur et dans plusieurs institutions universitaires, je voudrais apporter mon témoignage pour illustrer par des exemples concrets et des faits précis la mauvaise gestion, l’abus de pouvoir et le mépris des lois et institutions du pays dont ces trois ex-ministres de Ben Ali sont accusés.

Sans s’attarder sur le bilan catastrophique de leur politique de l’enseignement supérieur que tout le monde connaît aujourd’hui, il suffit de rappeler que toutes les statistiques publiée après la Révolution s’accordent à considérer que le chômage, qui atteint aujourd’hui 520 000 dont 240 000 diplômés de l’enseignement supérieur, atteindra selon tous les observateurs très prochainement environ 700 000, à cause de l’impact des événements en Lybie, des perturbations sociales mais aussi des 80 000 nouveaux diplômés de l’enseignement supérieurs qui sortiront en juin/juillet prochain.

Déjà, comptabiliser les nouveaux diplômés du supérieur parmi les chômeurs potentiels est en soi un triste constat qui illustre le faible degré d’employabilité des ces jeunes diplômés par rapport aux besoins réels de l’économie, problématique à laquelle tous les responsables après la Révolution et tous les partis politiques en compétition ne cessent de réfléchir sans pouvoir lui trouver de solution, du moins pour le court terme.

Ainsi, alors que la mission de l’université dans n’importe quel pays du monde est de produire des cadres dont l’économie a besoin et dont l’emploi serait facilité par leurs hautes qualifications, chez nous on consacre des centaines de millions de dinars et des milliers d’enseignants pour « fabriquer » des chômeurs potentiels, victimes de la faiblesse et de l’inadéquation de la formation qu’on leur a dispensée, d’une orientation vers des filières sans issues et d’un système qui privilégie la quantité à la qualité.

Pour tout acteur qui vivait ce système de l’intérieur comme je l’étais en tant qu’enseignant pendant vingt trois ans, tout se passait comme si l’objectif premier de ces trois ministres qui se sont succédés à la tête du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est de produire un nombre maximum de diplômés du supérieur pour produire des statistiques quantitatives élogieuses à soumettre à Ben Ali et demeurer ainsi au pouvoir le plus longtemps possible.

Les moyens qu’ils ont utilisé pour y arriver sont un grand nombre de réformes irréfléchies et concoctées par leurs proches conseillers sans une véritable consultation et participation de la base des enseignants (il y avait une nouvelle réforme pratiquement tous les deux ou trois ans), dont je peux témoigner en tant qu’enseignant qu’elles se sont toutes traduites par un nivellement vers le bas du contenu des programmes de l’enseignement universitaire et de la compétence du corps enseignant, et donc de la valeur scientifique des diplômes accordés.

En effet, chaque réforme se traduisait, du moins dans les disciplines économiques de gestion qui est mon domaine de spécialité, par la surpression d’une ou plusieurs matières d’un même programme, ou d’un ou plusieurs chapitres d’une même matière ou d’une ou plusieurs sections d’un même chapitre.

D’autre part, chaque réforme introduisait davantage de facilitation pour passer d’une année à l’autre ou d’un cycle à l’autre et réduisait l’enseignement supérieur à une simple formalité d’inscription et de présence, plus ou moins assidue d’ailleurs, à la fin de laquelle une écrasante majorité d’étudiants sortiront diplômés, qu’ils aient le niveau requis ou pas.

Parmi ces mesures de facilitation je citerais : l’augmentation du nombre possible d’années de redoublement dans un même cycle, l’introduction du contrôle continu avec possibilité de garder la meilleur note, la suppression des stages pratiques en entreprises lorsqu’ils existaient, la systématisation des doubles sessions lorsqu’il y avait une seule etc.

Parallèlement à l’appauvrissement du contenu des programmes, le corps enseignant à l’université a subi lui aussi un nivellement vers le bas car, sous la pression de la grande masse d’étudiants à former et du nombre croissant d’institutions universitaires, qu’on a crée un peu partout dans le pays sans même s’assurer de l’existence de l’infrastructure économique et académique nécessaire, le ministère a appliqué une politique de recours massif aux vacataires et aux contractuels, recrutés pour une durée déterminée parmi les jeunes du niveau du D.E.A/Master qui ont presque le même âge que leurs étudiants et qui n’ont souvent pas eu l’occasion de faire de recherches approfondies ni même d’achever leur thèse (souvent, il faut le dire, faute de professeurs du collège A qui veulent bien leur consacrer un peu de temps pour les encadrer).

Ces jeunes enseignants vacataires ou contractuels qui constituent aujourd’hui la majorité partie du corps enseignant dans la plupart de institutions universitaires existantes se retrouvent à faire le même travail que leur collègues permanents, mais à des salaires beaucoup plus faibles et à des conditions de précarité indignes d’un employeur public, et enseignent des matières de base qu’ils ne maitrisent pas toujours aux étudiants de premier et deuxième cycle.

Ce dysfonctionnement est aggravé par le fait que la plupart de nos rares Professeurs et Maitres de Conférences du collège A ont tendance à délaisser cet enseignement de base au niveau des premier et deuxième cycles (alors qu’il est fondamental pour la formation des étudiants) et préfèrent créer chacun sa propre filière de troisième cycle ou son propre Master ou DESS, car cela leur donne un budget à gérer et des moyens pour voyager.

La multitude des filières et des formations de troisième cycle crées dans chaque institution universitaire, souvent sans programmation et corps enseignant adéquats et sans adéquation avec les besoins réels du marché de l’emploi, a constitué une échappatoire pour le jeunes maitrisards qui s’y inscrivent par milliers, pas toujours d’ailleurs par vocation ou aptitude particulière, mais en attendant de trouver un emploi.

Une autre cause importante du nivellement vers le bas du corps enseignant universitaire et, par conséquent, de la qualité de l’enseignement supérieur dispensé à nos étudiants, est la politique de recrutement et de promotion à tous les grades de l’enseignement supérieur, suivie par le Ministère sous la tutelle de ces trois ministres successifs. Celle-ci est caractérisée par le système de « parrainage des candidats » par des mandarins ou des conseillers influents du ministère, le trafic d’influence, les règlements de compte entre les membres des jurys sur le dos des candidats et le non respect des dispositions et articles du Décret n° 1825 en date du 6 septembre 1993 réglementant ces concours.

Je donne comme preuve de ces affirmations ma propre expérience personnelle que je relate ici, non pas par esprit de vengeance (j’ai quitté l’enseignement depuis 2002 et j’ai entamé une nouvelle carrière autrement plus intéressante de consultant auprès de la Banque Mondiale), mais parce qu’elle est édifiante à plus d’un titre et illustre les accusations de mauvaise gestion, d’abus de pouvoir et de trafic d’influence que le groupe de 25 avocats patriotes a porté contre ces trois ministres qui ont géré le secteur de l’enseignement supérieur depuis plus de vingt ans.

Etant diplômé de trois des meilleures universités du monde (Doctorat de troisième cycle de l’Université de Paris IX Dauphine, Doctorat d’Etat des Science Economiques de l’Université Paris I Sorbonne et Fellow au Massachusetts Institute of Technology, la plus prestigieuse université américaine) et ayant enseigné d’une façon irréprochable pendant 18 ans plusieurs matières et à plusieurs niveaux de l’enseignement supérieur, y compris au niveau du troisième cycle, je me suis présenté au concours de recrutement au grade de Maitre de Conférence.

Le souci de transparence et d’équité aurait dû dicter au ministère de constituer un jury venant d’horizons et d’institutions divers (il fût un temps, au début des années quatre-vingt, où le ministère nommait même quelques professeurs étrangers comme membres de ces jurys pour garantir l’ impartialité du jury et le haut niveau scientifique des candidats déclarés comme admissibles).

Avant même le début du concours, des rumeurs insistantes ont circulé sur le campus indiquant que les membres de ce jury se sont réunis chez ce conseiller du ministre et ont décidé la liste des candidats qui seraient déclarés admissibles, dont un qui n’est d’ailleurs même pas de la spécialité de ce concours mais qui est un grand ami personnel de ce conseiller du ministre. D’esprit indépendant et ayant toujours refusé la politique des clans et le système du mandarinat au sein de l’université, je me suis quand même présenté a ce concours malgré ces rumeurs en comptant sur la qualité de mon dossier scientifique, mon expérience pédagogique et le niveau de mes travaux de recherche.

La séance de discussion de travaux a été marquée par des contestations (souvent par incompréhension) par certains membres du jury des résultats non seulement de mes propres recherches, mais également de ceux sur lesquels je me suis basé dans mes travaux et qui ont été publiés par un célèbre économiste qui a obtenu le Prix Nobel pour ses recherches.

L’absence de toute règle élémentaire de courtoise (début de la séance avec 45minutes de retard, certains membres fumaient en sirotant un café, non respect du droit de réponse du candidat etc.), la remise en cause de plusieurs résultats de recherche publiés et admis depuis de longues années par de nombreux économistes dans le monde et le ton agressif de certaines interventions ont fait que j’ai failli quitté la salle à plusieurs reprises. Toujours est-il que la liste des candidats déclarés admissibles à la fin du concours était exactement celle qui circulait sur le campus avant le déroulement du concours.

Ayant déposé un recours auprès du tribunal administratif, celui-ci a annulé en première instance (jugement n° 17900 daté du 10 mai 2002) et en appel (jugement n°24189 daté du 15 Juillet 2003) l’arrêté ministériel en date du 11 Mars 1999 fixant la liste des candidats admis au titre de ce concours au garde de Maître de Conférence en Sciences Economiques, pour le motif « qu’il ne comporte pas mon nom parmi les candidats admis » (extrait des jugements).

Le sens de la justice, le respect des jugements du tribunal administratif en tant qu’un des piliers d’un Etat de Droit et la jurisprudence voudraient que le Ministre de l’époque, Sadok Chaabane, exécute ce jugement en prenant un nouveau arrêté incluant mon nom parmi les candidats admis ou organisant un nouveau concours pour tous les candidats puisque les résultats de celui de 1998 ont été annulés à deux reprises par des jugements publiés au Journal Official.

D’autre part, selon la loi qui a crée le tribunal administratif, l’Administration dispose d’un délai de 40 jours pour exécuter les jugements définitifs de celui-ci. Au lieu de cela, ni Sadok Chaabane ni aucun des ministres qui lui ont succédé à la tête de ce ministère n’a pris jusqu’à ce jour un nouvel arrêté pour corriger l’injustice qui m’a été faite ni pour confirmer dans leur garde les candidats déclarés admis par l’arrêté du 11 Mars 1999 que le Tribunal Administratif a légalement annulé.

Une des conséquences de ce comportement arbitraire et de ce mépris des lois et de institutions de la République de la part de ces trois ministres juristes, est qu’aujourd’hui, tout étudiant thésard ou tout candidat à un recrutement devant un jury comportant l’un ou l’autre des Maitres de Conférences nommés par l’Arrêté du 11 Mars 1999 , qui sont devenus depuis des professeurs, peut attaquer la légalité de leur titre et donc la légalité de ces jurys et des résultats qu’ils ont proclamé !

En ce qui me concerne, j’ai du batailler pendant trois années pour que le Ministère accepte enfin d’organiser le 7 Janvier 2005 un « concours où je serais le seul candidat » (sic) au titre de la session de 1998 et qu’il a biaisé dés le départ en nommant dans ce jury, contrairement à l’esprit et la lettre des jugements du tribunal administratif ayant annulé le premier concours, deux ex-membres du Jury de 1998 avec qui j’ai eu de graves accrochages qui sont du domaine public, et ceci sous l’influence du même conseiller que j’avais dénoncé comme étant derrière la manipulation des résultats du concours de 1998.

Même la demande que j’avais adressée au nouveau ministre de l’époque, Lazhar Bouaoun, pour contester la nomination de ces deux membres en me basant sur des extraits des jugements du tribunal administratif, a été ignorée par ce ministre, alors que le droit de chaque candidat de contester la nomination de certains membres du jury est garanti par le Décret n° 1825 en date du 6 septembre 1993 réglementant ce concours.

Bref, la volonté de vengeance et l’esprit revanchard ont dominé ce nouveau concours et, malgré le boycottage du seul professeur intègre et compétent nommé dans ce jury, le Professeur Mohamed Lahouel, qui a eu vent du complot organisé au sein du ministère pour me faire échouer et qui a refusé de faire partie des exécutants de basses besognes, ce nouveau « jury » m’a déclaré non admissible, obéissant ainsi aux consignes qu’il a reçues d’en haut.

Ayant déjà décidé de quitter l’enseignement supérieur et n’ayant plus grand-chose à perdre, j’ai attaqué la nouvelle décision ministérielle datée du 17 Janvier 2005 me déclarant non admis devant le tribunal administratif, qui l’a annulé de nouveau en première instance (jugement n° 14272/1 daté du 30 janvier 2009) en en appel (jugement n° 27538 daté du 28 janvier 2010).

Comme ses prédécesseurs, le nouveau ministre de l’enseignement supérieur, Béchir Takali, a décidé d’ignorer l’exécution de ces jugements et a choisi d’adopter la tactique de laisser le temps courir jusqu’à ce que je sois rattrapé par l’âge de la retraite une année plus tard. La réalité est même pire que cela puisque après des démarches de plusieurs mois et l’intervention du Premier Ministère, en l’occurrence le Directeur Général de la Fonction Publique en personne, le ministre a accepté dans un premier temps d’exécuter le nouveau jugement et d’organiser un nouveau concours à mon intention et a même fixé la date du 26 Juin pour le dépôt de mon dossier.

Mais une semaine avant cette date, le Directeur des Examens et Concours m’a appelé pour m’informer que le ministre a changé d’avis et qu’il n’a plus l’intention d’exécuter ce quatrième jugement du Tribunal administratif, sans me fournir aucune explication ni d’ordre juridique ni d’ordre administratif !

Ainsi, douze années de parcours judicaire, quatre jugements du tribunal administratif, plusieurs dizaines de pages rédigés par les juges administratifs consciencieux et plusieurs milliers de dinars de dépenses en frais d’avocats sont partis en fumée par ce que Monsieur le Ministre s’est levé un matin et à décidé d’ignorer ces décisions de la justice qu’il a lui-même contribué à mettre en place. De la part d’un ex-ministre de la justice et d’un ex-Premier Président du Tribunal Administratif, cela montre le peu de cas qu’il fait pour cette institution du régime républicain et le peu d’estime pour les juges qui y travaillent jour et nuit pour appliquer consciencieusement la loi et rédigé des jugements trés rigoureux et documentés, mais qui malheureusement n’ont finalement servi à rien.

Que des professeurs que l’arrêté du 11 mars 1999 qui les a nommé au grade préalable de Maitres de Conférence a été annulé par deux jugements successifs du Tribunal Administratif publiés dans le Journal Officiel sans jamais être remplacé, continuent de se prévaloir illégalement de leur titres et que d’autres enseignants diplômés des meilleures universités du monde et ayant plus de vingt ans d’expérience dans l’enseignement soient obligés à de quitter l’université par dégoût du système et soient remplacés par des jeunes vacataires n’ayant même pas achevé leurs thèses, cela s’appelle de la mauvaise gestion de l’université, de l’abus du pouvoir et de l’incompétence.

Mais cette triste réalité n’a pas empêché nos ministres et éminents juristes de dormir ni de s’accrocher au pouvoir jusqu’à ce qu’ils en soient chassés avec leur Maître.

Les conclusions que je tire et que tout lecteur objectif peut tirer dans cette expérience personnelle du système Ben Ali appliqué à l‘échelle de l’université, sont les suivantes:

- Qu’un général militaire qui n’a aucune culture juridique comme Ben Ali ne cesse de proclamer que, sous son règne, la Tunisie est devenue un « Etat de la loi et des institutions », cela pourrait se comprendre parce qu’il ne sait certainement pas ce que cela signifie, mais que des ministres-professeurs de droit reprennent le même slogan dans leurs discours alors qu’ils sont le premiers à piétiner les lois, décrets et institutions du pays dans l’exercice quotidien de leur pouvoir, cela relève des tribunaux et donne tout son sens à la plainte déposée contre eux par les 25 avocats patriotes. Je compte d’ailleurs me constituer partie civile au procès de ces ex-ministre, si procès il y aura, et j’exhorte les centaines sinon les milliers d’autres victimes des abus de pouvoirs commis par ces trois ex-ministres et leurs cliques de conseillers et directeurs généraux à en faire de même.

- Faire supporter la responsabilité de toute la mauvaise gestion, corruption et abus de pouvoir qu’ont connus tous les secteurs du pays aux seuls clans des Ben Ali et Trabelsi est manifestement une manœuvre et une stratégie voulues par des milliers de responsables à divers échelon de l’administration et des entreprises pour échapper à leur responsabilité et se faire oublier.

- Si on veut donner une chance à cette jeune Révolution pour réussir, il est impératif d’assainir tous les ministères, banques et entreprises publiques de tous ces directeurs généraux, administrateurs et conseillers divers qui, lorsqu’ils n’ont pas été partie prenante des décisions de mauvaise gestion prises et des injustices commises, ont été complices par leur silence et ont laissé faire par manque de courage ou par volonté de plaire en haut lieu pour assouvir leur soif de promotion et de pouvoir.

 


Par Dr. Sadok Zerelli
Economiste/Consultant auprès de la Banque Mondiale

 


Espace Manager n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce texte. Les opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.




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