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Quête de mémoire

مجرد أغنية

2009-04-04 22:56:24

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Quête de mémoire
Réveil, de Mohamed Zineddaine (Maroc)

 

0. Pour introduire :

Réveil est le premier long métrage du réalisateur marocain : Mohamed Zineddaine (originaire de Oued Zem). Il a poursuivi ses études du cinéma au DAMS à Bologne en Italie. Critique et journaliste, ce jeune cinéaste était membre du Conseil Artistique de "Bologne 2000, Ville Européenne de la Culture". Mordu de la photo et du théâtre, il a organisé plusieurs expositions photographiques dans plusieurs villes et mis en scène certains textes célèbres, comme Miramar de Najib Mehfouz, entre autres.

I. Quête dune mémoire :

Il faudrait commencer par rappeler que le film en question met en scène un personnage - un écrivain en gestation - astreint à constamment se déplacer dans lespace et le temps. En effet, des lieux senchaînent et senchevêtrent. Dans un mouvement dilatoire, lon passe de Oued Zem à Casablanca, puis à Rabat, Paris, Italie…. où maison, dépôt, bibliothèque et église se répondent et sinscrivent connotativement dans une négativité explicite.
Il y a dans le film une voix off qui représente cela même qui permet au spectateur de tisser un fil à la fois horizontal (espace) et vertical (temps). À dire vrai, cette bande sonore - qui double euphoriquement et poétiquement limage - favorise la reconstitution de lidentité du personnage, et, du coup, dune Mémoire déjà en bribes.
Ainsi, le Verbe (discours) et licône (image) donnent forme à linforme, cest-à-dire à cela même qui est difficile à appréhender au niveau de la réception. Au fil de la narration, limpossible devient possible cinématographiquement. Autrement dit, les souvenirs sexpriment visuellement dans lévocation dun certain nombre de faits et de lieux, où sont mis à nu quelques paradoxes des traditions dans les deux civilisations, orientale et occidentale. Cette mise en récit est très souvent interrompue, embrassant, par là, lunivers onirique. Tel un rêve, le film de Mohamed Zinneddine cadre ou soustrait du réel des scènes stratifiées dont le lien est à chercher en filigrane. Car, lhistoire y est inter-dite. Cest dire que, tel un puzzle, le film invite le spectateur averti à reconstituer lintrigue grâce à des fragments vraisemblablement décousus.



II. La dialectique du possible et de limpossible :
Comme on la dit auparavant, Réveil est une métaphore dun univers qui se fait, se construit et prend forme en devenant film, qui est la réalisation - au double sens du terme - du livre impossible, à savoir LAir de leau. De ce fait, limage emporte sur le verbe en ce sens quelle le restitue, laccompagne, mais ne semble point le reléguer au second plan. Elle est la garantie et la condition sine qua non même de son achèvement. Entre les deux genres (le livre et le film), il est un lien implicite quil est bon dappeler "co-naissance".
Limage (film) a réussi amplement à se déjouer de la Censure doxologique et de la platitude politique des groupuscules qui, bon gré mal gré, croient pouvoir bloquer le processus historique dun quelconque pays.
Loin dêtre une figure fantoche, le héros y est rehaussé au rang dun personnage problématique qui se trouve confronté à la société, parce quil est obsédé par lidée transformer le monde, positivement. De ce fait, il sinscrit dans une lignée qui contrecarre les discours politiques et castrateurs du Père autoritaire, dont Hitler est notamment une figure emblématique.




III. Pour conclure :
Conscient de lenjeu du cinéma, Mohamed Zinneddine, en mêlant le documentaire et le fictionnel a su éviter intelligemment lécueil qui sexprime, chez certains réalisateurs débutants, dans le désir de tout dire, mais surtout de le mal dire. Avec Réveil, il a su également faire preuve dun brio inégalable dans un genre appelé communément "Cinéma dAuteur".
Bouchta FARQZAID
Le film de Mohamed Zineddaine, Réveil, est sorti en 2004 (78 min, 35 mm, en couleurs), produit par Ouarzazate Films Productions et le Centre Cinématographique Marocain (CCM).
- Scénario : Mauro Marchesse et Mohamed Zine-eddine
- Montage : M. Z.D
- Image : Roberto Legnani, Mohamed Stitou et Abdel Karim Derkaoui
- Son : Ahmed Oubaha et Carmelo Santoro
- Musique : Silvio Persianti
- Interprétation : Matildes Bonnes, Abdel Kader Harrada, Nezha Zakaria, Nourreddine Wehbi, Sofia El Wardi, Hicham Charki…

Prix de la Critique au Festival National du Film marocain à Tanger et deux Mentions, du jury et de la Critique, au Festival du Cinéma Africain de Khouribga.

 

 




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