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Le court métrage à Tanger

مجرد أغنية

2009-04-04 21:06:10

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Le court métrage à Tanger
4ème Festival du Court Métrage Méditerranéen de Tanger 2006

 

I.                 Présentation :

Quarante courts métrages ont participé à la compétition officielle, du 11 au 16 septembre 2006, lors de la quatrième Edition du Festival du court métrage méditerranéen, où un spécial a été con sacré à la création marocaine, avec pas moins de soixante films. Une  section « Cinéma en plein air » a donné l’occasion au large public tangérois d’assister à la projection d’une douzaine de courts.

 

De nombreux pays étaient représentés à ce rendez-vous, devenu un carrefour convivial et propice aux débats et à l’échange des idées, autour d’un médium totémique dont le discours ne cesse de braver les langues, les couleurs et les différences. Car le cinéma n’a à convaincre personne de son universalité. Et le Festival de Tanger, à travers l’hétérogénéité de ses invités, a fait, encore une fois, preuve générosité en matière de reconnaissance de l’Autre : cinéastes, acteurs,  critiques, cinéphiles…Par la beauté, la qualité et la richesse des films sélectionnés, ce Festival du court s’est amplement et ouvertement inscrit dans le processus de promotion du court métrage méditerranéen, qui est, faut-il le souligner, en pleine expansion.

 

II. Pour une approche globale des courts :

La plupart des films témoignent, comme nous l’avons avancé, d’une qualité cinématographique fort convaincante, et certains réalisateurs ont fait même preuve d’une et d’un brio inégalables. Nous pouvons citer, entre autres, la marocaine Tala Hadid, avec « Tes cheveux noirs, Ihssan » ; l’espagnol Jean-Mari Coenaga avec « Syntonie » ; le turc Belma Bas avec « Borée » ; ou encore le croate Zdravko Mustac avec « Plantons ».

 

Quant au genre des films en question, il est possible de relever diverses factures, qui se présentent comme suit :

·        le réalisme, qui est, en effet, la dominante 

·        le merveilleux : « La Moisson magique » (Tunisie)

·        le surréalisme : « Plantons » (Croatie)

·        le symbolisme : « La Citerne » (Tunisie)

·        le romantisme : « Syntonie » (Espagne)

 

   Par ailleurs,  nombreux sont les films qui avaient pour sujet la famille ou de son origine, à savoir le couple. Ce  thème a été principalement abordé selon deux axes. Certains films laissent entendre combien le couple est mis à l’épreuve dans la cité urbaine où règnent l’incommunicabilité et la violence (La Chemise bleue), la prostitution (Beignet au chocolat), la solitude (Jeanne à petits pas) ou le mensonge (Trente ans). D’autres courts en donnent une vision plutôt euphorique, tels que « Syntonie » et « Flocons de neige », lesquels font inversement écho aux films de «La Chemise bleue » et «  Trente ans » (Maroc), dans la mesure où c’est l’amour et le sacrifice qui y dominent.

 

Un certain nombre de courts traitent de la mémoire tant individuelle que collective. Ainsi, le film maltais « Aile soixante 6 », qui a, rappelons-le, remporté le grand prix, met en scène un sujet assez audacieux, à savoir l’institutionnalisation de la mémoire de l’Homme. En effet, c’est toute la société qui, par là, est accusée, en ce qu’elle se porte comme la seule doxa capable de juger l’individu normal ou anormal. La mémoire peut également  être au service de l’Histoire, comme c’est le cas dans « L’échafaudage de novembre 95 » (France), en ce qu’elle permet à l’Homme de faire face au monstre de l’oubli ou de l’amnésie. En outre, certains courts sont vraiment épatants par le fait qu’ils procèdent par imitation du fonctionnement de la mémoire. « Tes cheveux noirs, Ihssan », aurait pour titre proustien « A la Recherche du temps perdu », « Plantons », « Le Son et la vague » sont illustratifs de cette tendance. A vrai dire, la narration est éclatée par le biais des analepses dans le premier film, ou – dans les autres - par la mise en place des scènes de rêve ou de rêverie, qui vont jusqu’à embrasser le style surréaliste.

La position la plus radicale est – semble-t-il – celle qui a été adoptée par le réalisateur grec Emmanouil Bouchlis dans « Sans mémoire », où l’on assiste à la présentation d’un  « regard amnésique », donnant lieu à la valorisation de l’espace, qui Dieu merci est un garant de sa propre histoire et de celle des Hommes. Car, le souvenir le plus minimal consiste à évoquer des lieux. Le poids de l’Histoire se fait accrument sentir dans quelques films, comme « L’échafaudage de novembre 95 » de Yann Le Meignen, « Diaspora » de Ula Tabari (Palestine). Ce dernier brosse le portrait d’une femme qui se trouve à cheva entre deux langues, deux sociétés et deux histoires d’amour. Bref, c’est une mémoire déchirée.

 

 

 

III. La leçon du court :

 La 4° Edition du Festival du court métrage méditerranéen de Tanger (11-16 septembre 2006) a été une occasion pour les invités à cette manifestation dassister à une communication didactiquement assez pointue sur le court métrage animée par Nour-Eddine Saïl et présentée par Jean François Amiguet.
Après avoir présenté lintervenant (réalisateur, professeur, ex-membre du jury de la dernière édition du festival du court métrage), le directeur général du Centre cinématographique marocain a mis laccent sur ce qui fait la spécificité du court métrage à savoir une problématique du temps. Il sagit, ajoute-il, de voir comment résoudre la question du temps dans un court dont le registre diffère du long.
Quant à Jean François Amiguet, il sest ingénié à présenter le court métrage selon deux points de vue.

a) Par la négative :


Pour lui, le court métrage nest pas :


- Un long métrage


- Un genre en soi


- Formatable en termes de production


Bref, il est tout, sauf un téléfilm.



b) Par laffirmative :


Le court métrage se définit comme :


- Un cinéma dauteur, cest-à-dire une expression personnelle


- Un cinéma expérimental : car, le réalisateur tente de trouver le langage qui correspond à la thématique choisie
Et la con-jonction de la subjectivité et de lexpérimentation donne lieu à un concept-axiome à savoir la LIBERTE, qui est linscription du désir dans le genre en question. Pour nous en convaincre, lintervenant a donné lexemple de Luis Bunel dont les films, au-delà de leur aspect désinvolte, sont fort bien construits (Le Fantôme de la liberté).
Il en vient au fait que le court métrage est un genre protéiforme, dans la mesure où il réunit toutes les questions de la création (scénarisation, réalisation…), et que, sur le plan structurel, il doit comporter, du moins en termes classiques, trois étapes :
- Exposition (des personnages et du monde, comme cest le cas du court : Le Grand zambini dont la première image met en place une caractérisation du personnage et de son rapport avec le monde, et produit en nous des émotions à travers limage et le son.


- Déclenchement de la perturbation


-Dénouement
Quant à la narration, Jean François Amiguet a mis en évidence le caractère pluriel de la question, en ce sens quil a affirmé que le réalisateur peut puiser, à son gré, dans des techniques assez variées, allant de la rupture du récit dit classique (Marguerite Duras), passant par la focalisation sur limage (Sans mémoire) jusquà la focalisation sur le son, où il est possible de mettre le spectateur en face dun écran noir. Ainsi, le récepteur se trouve impliqué dans lintrigue quil est invité à construire.
Par ailleurs, certains courts métrages procèdent par une mise en scène dune série de photographies. À cet égard, on peut citer son propre film La Morsure du citron. Dautres, recourent tantôt à lunité du temps et du lieu, comme "le Déjeuner", tantôt à la répétition ou à litération (2 récits/ 2 histoires).



En somme, le court métrage doit être défini comme un ESSAI, cest-à-dire un langage propre et adéquat à une vision du monde.

 

 

 

 

 

 

Bouchta Farqzaid (Maroc)

Publié dans Cine.mag, N° 2,2007

 

 




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