La onzième édition du Festival du Cinéma Africain de Khouribga aura lieu
0. Remémoration :
Tel un arbre, un Festival se sème, germe, bourgeonne, croit fort doucement et fructifie. Il demande qu’on lui aménage des conditions sainement écologiques, et surtout qu’on le laisse se développer, tout naturellement, en dépit des hauts et des bas.
Ainsi, la graine du Festival du Cinéma Africain de Khouribga a-t-elle été plantée à l’initiative de deux composantes essentielles, savoir la Fédération nationale des Ciné-clubs au Maroc et l’Association culturelle de Khouribga. L’enjeu consistait de prime abord en une « Rencontre internationale » (comme amoureuse) entre différentes personnes et cultures, sous le signe intentionnellement africain : le cinéma.
Et la Rencontre eut vraiment lieu ! Sobre et jubilatoire, mais nettement prometteuse du 25 au 31 mars 1977. Depuis, cette graine ne cesse de pousser difficilement et de bonnement surprendre sur cette terre grasse et molle : Khouribga.
Les problèmes étaient/sont tellement nombreux, car ils concernent différents plans (organisation, financement, direction…etc.). Il fallait à chaque édition culbuter toutes les résistances et franchir bien les obstacles si bien que cela relevait comme du « miracle ».
1. Une édition fort prometteuse :
La onzième édition qui aura lieu du 19 au 26 juillet promet beaucoup. Sa valeur ajoutée s’exprime dans plusieurs éléments.
Cette édition sera une occasion de rendre hommage à une grande figure cinématographique, qui est Sembène Ousmane, du fait que le grand prix du Festival du cinéma africain de Khouribga portera le nom de cinéaste africain, d’origine Sénégalaise, qui s’est éteint le 9 juin 2007, et que son film « Mooladé » (co-produit entre le Maroc et le Sénégal) sera projeté en séance d’ouverture.
Un autre signe fort de cette onzième édition est la panoplie des films qui représentent presque toute l’Afrique : Sénégal, Burkina Faso, Bénin, Guinée, Rwanda, Tchad, Mauritanie, Afrique du Sud, République démocratique du Congo, Algérie, Egypte, Tunisie, Mali et Maroc. A quoi il faut ajouter le fait que ces films jouissent d’une qualité cinématographique indéniable. On peut citer, entre autres, « Il va pleuvoir sur Konakry » de Cheikh Fantamady Camara, « Mon nom est Tsotsi » de Gavin Hood, « L’appel des arènes » de Cheikh N’diaye, « Le Chaos » de Youssef Chahine. Cette même édition sera également l’occasion de projeter certains films pour la première fois, comme c’est le cas de « Kharboucha » de Hamid Zoughi, où des acteurs khouribguis de grand talent se taillent la part du lion : Abbas Kamel, Driss talabi, Belid Akridis...
Le court métrage sera aussi à l’honneur, puisqu’une série de films primés seront projetés parallèlement à ceux qui sont en lice.
Un jury hautement qualifié sera composé de sept membres qui représentent six pays. Son président est le fameux cinéaste Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso) que les mordus du Festival de Khouribga connaissent bien à travers sa participation à la deuxième édition par son film intitulé «Yam Daabo » (Le Choix), qui retrace l’histoire de Gourga, un village Mossi dont les habitants souffrent de la pauvreté et misère. Alors que faire ? Attendre l’arrivée de l’aide internationale ou partir vers les zones les plus riches à l’intérieur du pays ?
A côté de ce diplômé de lNAFEC ( Institut africain des études cinématographiques de Ouagadougou) et de l’IDHEC, il y aura Nadia Cherabi (réalisatrice : L’Envers du miroir )d’Algérie, Amadou Diallo (réalisateur) du Sénégal, Atia Kahina (monteuse) de Tunisie, Hassan Nrais (journaliste et écrivain) et Nadia Chami du Maroc.
Outre Ousmène Sembène, le Festival du Cinéma Africain de Khouribga rendra également hommage à deux piliers du cinéma arabe, à savoir Moumen Smihi (critique et réalisateur (Chergui, El Ayel…)) du Maroc et Nour Cherif (acteur) d’Egypte.
Le programme de cette onzième édition sera assez varié et répondra aux attentes et des cinéphiles et du public de Khouribga. Ainsi, il sera procédé à la signature de neuf ouvrages publiés sur le cinéma, qui sont : « La critique cinématographique » de Azz El Arab El Alaoui Lmahrzi, « Guide des réalisateurs marocains 2 » de Khalid El Khodari, « Ecrire le cinéma 2 » de Moumen Smihi, « Cinéma et philosophie » de Azze Eddine El Khatabi, « Cinéma et éducation » de Driss Quri, « Structure du langage cinématographique » de Azze Eddine El Wafi, « Etudes et thèses du cinéma marocain » de Mohamed Chouika, « Fondements de l’expérience cinématographique chez Daoud Oulad Syad » de Amer Cherki, et « L’héritage du chant dans le cinéma marocain » de Al Houssine Atmani.
A cela s’ajoute une formation qui sera dispensée au public jeune. Quatre ateliers seront mis en place : le scénario, animé par le critique Youssef Aït Hamou ; le montage, Latifa Namir responsable au CCM ; la direction de la photographie, par Fadil Chouika ; l’analyse filmique, par Damir El yakouti.
2. PS :
Et c’est aujourd’hui que l’on se permet de cueillir les fruits visuellement mûris, délicieusement appétissants et la chair ferme.
Et s’il est temps de nous enivrer de cette sève bénéfique, il faut surtout en prendre soin, pour les générations à venir.
Bouchta FARQZAID
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