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LE PRINTEMPS ARABE : MYTHE OU RÉALITÉ

إدريس ولد القابلة

2011-08-30 01:42:45

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Le Monde Arabe du Maroc au Bahreïn vit une transition complexe et difficile à cause de la faille profonde qui sest creusée entre les aspirations des peuples à la démocratie et la réalité économique et financière, d’ailleurs la Tunisie et lEgypte ne semblent pas prendre en mains leurs destins. Plusieurs poches de résistance dans ses deux pays barrent la route aux changements en cours, il y a de nombreux courants idéologiques (religieux ou laïcs) qui poussent inexorablement à l’échec, l’exercice de la liberté et la rotation pacifique du pouvoir. En effet, ces forces occultes et nuisibles ciblées par les manifestants et les contestataires arabes essaieront de pirater cette évolution sociale tellement revendique par la rue, en créant un climat de rumeurs et de peurs avec des conséquences inconnues dans cet espace géostratégique stratégique hautement sensible. En fait, l’ennemie n°1 qui guette les peuples arabes et les présente comme «des créatures génétiquement anti-démocratiques», incapables de réussir lexamen du passage de la contestation à la construction, sont les marches financiers et les différents lobbies économiques ,ces lobbies sont généralement habitués à l’abus, à lillicite et à l’informel, ils tenteront davorter cette mutation historique avec l’appui des centres de pression américains, européens et asiatiques .Ils sont partout en train dimposer leurs lois mondialisées en orientant les revendications populaires vers leurs propres intérêts économiques et stratégiques. Devant cette situation chaotique, les sociétés arabes, pauvres et démotivées, ne vivent actuellement de la démocratie que lillusion et les apparences.


La rentrée politique 2011 serait cruciale partout, et le processus d’apprentissage de la démocratie avec des élections prévues prochainement, au Maroc, Tunisie, Egypte, Syrie et en Libye etc.…, demeure toujours inachevée. Tous les pays de lAfrique du Nord se trouvent dans un état avancé par rapport a certains pays Arabes du Machrek qui sont encore bien soumis à des dictatures diverses.


Ainsi, la Nation Arabe vit actuellement une forme d’accouchement à la césarienne dont les conséquences sont encore imprévisibles. Effectivement tous ces peuples revendiquent des élections libres et transparentes, une justice impartiale, un partage juste des biens et la fin des inégalités des chances. Mais ils ne semblent pas encore prendre en mains leurs futures. L’instabilité reste visible dans cet espace géographique vital.


En réalité : les marchés financiers américains, européens et asiatiques sont partout en train d’imposer leurs diktats à ces peuples qui ne vivent de la démocratie que l’illusion et les apparences. Une véritable dichotomie, qui ne dit pas son nom.


Actuellement, les pays arabes dont le Maroc, subissent de plus en plus les fluctuations des prix des matières premières, des produits alimentaires et des cours du dollar et de l’euro, sur lesquels ils n’ont aucun pouvoir politique ou financier.

 

A quoi servent réellement les élections et les consultations populaires dans ces pays, quand leur futur ainsi que leurs choix prioritaires peuvent être remis en cause à chaque instant par des décisions prises à Washington, à Paris, à Bruxelles, à Berlin ou à Pékin ?


Dans cet ordre d’idées, les pays développés sont plus endettés que jamais - cas des États Unis déclassés de AAA à AA+ par Standard and Poors- et les pays du CEF sont de plus en plus tributaires de leurs prêteurs, qui sont devenus davantage plus exigeants et méfiants (le cas de la mésentente de la Chine populaire avec les USA...).


C’est vrai que cette mutation démocratique est boiteuse dans plusieurs sociétés arabes, en général car elle n’a presque plus d’outils nécessaires afin d’influer sur son sort, moyens qui lui permettent une restructuration rationnelle des systèmes socio-économiques. Les Etats n’arrivent pas à maîtriser leurs dépenses de fonctionnement, ni à augmenter leurs recettes. A titre d’exemple, une catégorie d’entreprises et de personnes liées aux capitaux étrangers échappe toujours aux impôts, et bénéficie des protections occultes. Ce dysfonctionnement structurel est la conséquence principale de la mise en place des moyens adéquats pour neutraliser les contre-pouvoirs et faire face aux forces rétrogrades des marchés financiers et boursiers internationaux et locaux : le NASDAQ et le CAC40.

 

En conclusion, les élections législatives et régionales prochaines au Maroc, en Tunisie, en Egypte, au Bahreïn et en Libye etc..., n’auraient pas beaucoup d’impact sur les nombreuses attentes des électeurs et surtout sur leurs pouvoirs d’achats. Situation qui est et qui sera source d’inquiétude pour les décideurs politiques. Chacun sait que les marchés économiques locaux et étrangers imposeront des lois et des décisions dont personne ne veut en entendre parler. - Gardons à lesprit les Plans dAjustements Structurels 1 et 2 imposés par le FMI durant les années 80 et dont le Maroc souffre toujours des séquelles sociales et économiques.- Pour y échapper, les sociétés de l’Afrique du Nord, allant de Dakar au Caire, n’auront bientôt plus d’autres choix que de faire fonctionner la planche à billets (impression anarchique de la monnaie). Une mesure de la fuite en avant qui débouchera sur l’apparition d’une inflation galopante, une désarticulation du système politique et la disparition de la classe moyenne, les prémisses de la fin de la démocratie formelle. Cela créera une grande déception des populations et la fin de lIntifada arabe. Déjà plusieurs voix s’élèvent pour revendiquer le retour de la dictature en Tunisie et en Egypte...! Ces pays qui ont couru derrière le «rêve» de la démocratie à l’occidentale, chercheront à établir de nouvelles règles politiques et des barrières économiques conservatrices pour tenter de protéger leurs structures fragiles, ou paradoxalement à sendetter massivement en cédant des secteurs publics stratégiques. La somme de tous ces éléments conduira sans aucun doute à leffondrement de lensemble du dispositif et ouvrira les portes à lanarchie, au despotisme et la guerre civile.

 

Par conséquent les transformations dans les pays arabes, baptisée «Le Printemps Arabe», ne se décide pas au pied levé, autrement dit, cette dynamique multiforme, complexe et mythique n’aura alors été qu’une façon d’organiser le changement entre deux formes de dictature, celle des politiques et celle des marchés.

 

«La démocratie n’est rien sans les moyens de l’exercer». Elle doit être solidement accompagnée par une économie stable et dominatrice et non pas seulement fondée sur la rente, la corruption, le verbiage et l’injustice.

 

On peut écraser des fleurs mais on ne peut pas retarder l’arrivée du printemps.

Abderrahmane Mekkaoui
Politologue
Université de Casablanca
Maroc

 




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