POUR UNE UNIVERSITE CITOYENNE Ce slogan a été particulièrement mis en évidence lors de la grève administrative que nous avons entreprise pour défendre les droits matériels et moraux de l’Université contre la politique aveugle menée par Ben Ali et ses sbires pour domestiquer l’Université et avilir les universitaires. Nous nous devons aujourd’hui plus que jamais de le remettre à l’ordre du jour, particulièrement à la veille du congrès de notre fédération syndicale. La question qui a divisé le corps enseignant et certains syndicats de base lors des dernières semaines réside dans les modalités de l’élection des doyens et dans les prérogatives du conseil scientifique. Pour avoir directement souffert du vice du clientélisme, assorti d’une attitude d’exclusion systématique de tous ceux qui ne sont pas dans le jeu du clan décanal, et pour avoir constaté la dictature de certains doyens, confortés dans leur attitudes hégémonique par une batterie législative qui leur accorde les pleins pouvoirs, je ne peux que m’insurger contre ceux qui se réclament d’une soi-disant superativité scientifique pour justifier le maintien des modalités actuelles des élections et des prérogatives excessives des doyens. Les agissements opaques et les malversations et turpitudes de tous genres sont à l’actif de plus d’un. Le pouvoir grise et corrompt surtout lorsque le contre-pouvoir syndical disparaît et lorsque certains responsables syndicaux se transforment en soldats de l’ombre, en lieutenants et sbires inconditionnel de la compagne électorale de leur chef doyen tout en s’acharnant sur ses contradicteurs et ses adversaires potentiels. Comment qualifier l’attitude d’un doyen qui profite de l’absence d’un membre de la commission de Master, pendant les vacances, pour faire un semblant de consultation au pied levé et désigner, vite fait bien fait, un coordinateur de la commission parmi ses fidèles ? Comment qualifier l’attitude d’un doyen qui, au mépris de l’avis de l’ensemble des membres d’une unité de recherche, pèse de son pouvoir pour nommer à sa tête un collègue qui n’appartient même pas à ladite unité, usant, au passage, de fraude qualifiée sur le résultat des consultations qu’il a lui même demandées et faisant main basse sur le courrier qu’ils ont adressé au Ministère sous son couvert ? Comment qualifier l’attitude d’un doyen qui convoque de jeunes collègues à son bureau et se permet de proférer des menaces et intimidations à leur égard ? Ces agissements ne sont possibles que lorsque le culte du chef est soutenu par le clan ou les clients du chef et lorsque le conseil scientifique se transforme en caisse de résonance ou en cache misère de ses actions frauduleuses. Le système du clientélisme est fort semblable à celui de la féodalité. A l’un j’accorde une bourse à l’autre un fief (unité de recherche, commission, école doctorale, labo, publication) et j’en passe et des meilleures. Aux sbires des avantages en espèce et en nature. Malheur à celui qui lève la tête et pense autrement. Basta. Le 14 janvier doit souffler sur l’Université aussi. La démocratie, la transparence, la gestion collective et le contrôle du budget, la révision à la baisse des prérogatives et du pouvoir décanal, le plein exercice des responsabilités scientifiques et de gestion des commissions, l’élection des responsables des commissions doctorales, de master et de l’école doctorale. Et pour commencer l’élection directe au suffrage universel des doyens et la reconnaissance du caractère décisionnel des conseils scientifiques. La marche vers l’Université Citoyenne n’est pas seulement entravée par l’appareil juridique hérité des Bou’Ouni et consorts, elle est également bloquée par ceux qui ont grassement profité du système et qui voudraient continuer paisiblement à en profiter. Les actions menées par les collègues de différentes facultés, le sit-in entamé aujourd’hui pour appuyer nos revendications ne sont qu’un début à une action concertée pour garantir le fonctionnement démocratique des structures universitaires à tous les niveaux et pour en finir avec les poches de la dictature. VIVE L’UNIVERSITE CITOYENNE
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