Espace et corps dans
Ya Soltan Al madina
Deux cités antinomiques semblent dominer le « fond » du film. La première représente
En tant qu’ouverture, l’autre cité fonctionne comme un ailleurs, c’est-à-dire un espace d’échappatoire. Ramla rêve de s’y métamorphoser en oiseau qui peut parcourir les cieux de la liberté. Par l’évocation de l’océan, cette ouverture semble être toutefois mystérieuse : vasteté, profondeur mais secret également. En effet, cet espace aquatique sera dévoilé par l’échec de Ramla (sable, devrait-on entendre !) : cette dernière sera violée par des gens qui étaient à sa poursuite…et cette portée à la fois érotique et violente s’exprime dans les indications suivantes :
· Inclinée, la caméra pénètre les portes et les ruelles labyrinthiques
· Le sceau qui tombe dans un puis, image itérative (trois fois : début, milieu, fin)
· Un mouton dont les tripes dégoûtent ostensiblement
· Nudité excessive du corps féminin
Ainsi, les images de « Ya Soltan el Madina », qui mettent en exergue la démolition parallèle du personnage de Ramla et de la cité (el Madina), sont à la fois « invocation » et « provocation », comme l’a souligné le réalisateur lors de la présentation de son film.
D’autres aspects méritent également d’être relevés, tels la narration filmique, l’onomastique des personnages (Ramla, Fraj…).
Bouchta FARQZAID
LIBERATIO, Mercredi, 30 mars 1994
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