Vendredi, 22 Juillet 2011 22:01
Dans un post publié par le blog ‘‘Nawaat’’, l’ancien ministre de Bourguiba (Justice, Intérieur, Défense), fondateur et ex-leader du Mouvement des démocrates socialistes (Mds), brosse un tableau inquiétant de la transition tunisienne.
L’état du pays se dégrade de jour en jour sur tous les plans. Le sort de la révolution est aléatoire. La contre-révolution, de l’intérieur et de l’extérieur, se manifeste maintenant ouvertement, et utilise des bandes de criminels de droit commun, déguisés parfois en militants politiques pour s’attaquer aux biens et aux personnes.
Le pouvoir en place, tout en se déclarant provisoire et transitoire, est un pouvoir de fait, mais, tout de même, un pouvoir réel; et tout se passe comme si ce pouvoir s’est octroyé la plupart des responsabilités; celles de légiférer, de gouverner le pays, de prendre en son nom des engagements financiers extérieurs à long terme, de nommer des ministres et des haut fonctionnaires, des gouverneurs, des magistrats, des généraux de l’armée, des ambassadeurs, des officiers supérieurs de la garde nationale et de la police; celles de disposer des finances publiques, exercer son autorité sur l’armée, la police et les médias audiovisuels publics, et ordonner des poursuites judiciaires.
Quant aux partis politiques, organisations professionnelles, diverses associations, censées représenter la société civile pour constituer un contre- pouvoir crédible, beaucoup d’entre eux ont été créés de toute pièce, pour les besoins de la cause, ou reçu les autorisations administratives avec une rapidité et une facilité déconcertantes, dans le dessein évident de salir l’image du pluripartisme et discréditer le système démocratique lui-même dans l’esprit des citoyens.
Il convient d’ajouter à ce propos que l’argent – celui laissé par Ben Ali ou provenant d’autres sources – coule à flot pour entretenir la contre-révolution mais aussi pour alimenter les caisses de certains partis, organisations, ou associations dans des desseins pas toujours innocents ni en toute légalité.
Tout cela ne présage rien de bon pour le proche avenir, après l’élection de l’Assemblée constituante. Il m’appartient, comme citoyen indépendant, libre de tout engagement, d’exprimer publiquement mon opinion à ce sujet. Tout comme je me dois de déclarer clairement et d’ores et déjà, mon opposition formelle – une opposition politique, pacifique et éloignée de la violence – à la démarche du pouvoir, celle de ses agents et de ses acolytes dans la classe politique – une démarche qui est de nature à compromettre l’avènement de l’Etat de droit et du régime démocratique, à court et à long termes.
Source: Nawaat"
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