« Le Boxeur » du réalisateur polonais J. Diziendzina

« Le Boxeur » du réalisateur polonais J. Diziendzina

Le lundi 8 mars de 1993, le ciné-club de Khouribga a projeté un film – noir et blanc - du réalisateur polonais J. Diziendzina dont le titre est « Le Boxeur ».
Notre tâche est de mettre en relief quelques composante de ce film en vue de savoir s’il relève des classiques.

A. La vitesse du récit filmique :
La durée du film, qui dure environ deux heures, équivaudrait celle de l’histoire en sens que les faits si courts s’actualisent dans trois espaces à savoir le bus, le vestiaire et le ring.

B. La flash-back :
Or, la narration linéaire de l’histoire se trouve, à un moment donné, transgressée par des rétrospectives externes sous la forme de scènes entre-coupées dont l’amplitude plus ou moins longue : c’est le cas la plage et de la taverne qui sont des séquences récurrentes.

Ces analepses complétives ont, en effet, un rôle fort important dans le récit filmique, parce qu’elles éclairent la vie précédente du personnage central (faible, criminel…). Ainsi, ces séquences externes – et homodiégétiques – servent à temporellement dilater la duré de l’histoire et la rendre supérieure à celle du récit, qui n’est que de deux heures.

C. L’éclatement de l’espace :
Dans le film, l’on peut sentir chez le réalisateur d’un souci de généralisation et ce par le biais d’inscrire les lieux dans l’indétermination. Car, que sait le spectateur du lieu où se déroulent les Jeux Olympiques ? Que dalle !

Cependant, il est facile de distinguer différents types de lieux :

1. Espace général : c’est le lieu des Jeux Olympiques : La Pologne

2. Espaces successifs et internes au récit : Bus, Vestiaire, Ring

3. Espaces interférés : la chambre du vestiaire, où se repose le boxeur, est, en réalité, en rapport avec trois autres lieux :

a) Espace mémoriel : la plage, la taverne, la salle d’entraînement

b) Espace concomitant : il est extérieur (rue…)

c) Espace proleptique : le ring

Le passage d’un espace à un autre est variable, dans la mesure où le premier est assuré par la mémoire (et les différents sens), tandis que le second l’est par la fenêtre. Le troisième passage n’est possible que grâce à u écran qui se trouve dans la chambre du personnage principal. Cet enchaînement permet le tableau suivant :

Espace
Chambre du vestiaire
Ring
Taverne
 

Temps
Passé
Présent
Futur

D. Le personnage principal :
D’emblée, le héros nous est présenté comme une personne souffrant d’instabilité psychologique que le passé seul est à même d’éclairer les implications. Tout le désir de ce personnage principal est de réaliser le succès qui lui est réellement trop difficile.
Le dénouement du film semble euphorique, car le personnage finit par atteindre son objectif qui lui permet de défier à la fois sa faiblesse et la doxa (l’opinion publique), selon laquelle il n’est pas « bien », voire honteux, qu’un « ex-criminel » représente son pays dans une manifestation sportive – esth-étique - comme Les Jeux Olympiques.

Bouchta FARQZAID
AL BAYANE, Culture, 18/03/1993